sábado, 11 de abril de 2020

"Hymne à la beauté" ("Himno a la belleza") de Charles Baudelaire (1867)

Armand Rassenfosse (1862-1934), Baudelaire et sa muse, 1920• Crédits : Collection privée, Bruxelles
Dedicado a Jeanne Duval, la amante de Charles Baudelaire, este poema  reúne todos los temas baudelairianos por excelencia: la belleza, el embrujo, el abismo y el ideal, lo bello y lo horrible, el tiempo aprovechado en el momento.
Clica en el siguiente enlace para escuchar el poema interpretado por Thierry Hancisse, de la Comédie-Française:  


HYMNE À LA BEAUTÉ

Viens-tu du ciel profond ou sors-tu de l'abîme,
Ô Beauté ! ton regard, infernal et divin,
Verse confusément le bienfait et le crime,
Et l'on peut pour cela te comparer au vin.

Tu contiens dans ton œil le couchant et l'aurore ;
Tu répands des parfums comme un soir orageux ;
Tes baisers sont un philtre et ta bouche une amphore
Qui font le héros lâche et l'enfant courageux.

Sors-tu du gouffre noir ou descends-tu des astres ?
Le Destin charmé suit tes jupons comme un chien ;
Tu sèmes au hasard la joie et les désastres,
Et tu gouvernes tout et ne réponds de rien.

Tu marches sur des morts, Beauté, dont tu te moques ;
De tes bijoux l'Horreur n'est pas le moins charmant,
Et le Meurtre, parmi tes plus chères breloques,
Sur ton ventre orgueilleux danse amoureusement.

L'éphémère ébloui vole vers toi, chandelle,
Crépite, flambe et dit : Bénissons ce flambeau !
L'amoureux pantelant incliné sur sa belle
A l'air d'un moribond caressant son tombeau.

Que tu viennes du ciel ou de l'enfer, qu'importe,
Ô Beauté ! monstre énorme, effrayant, ingénu !
Si ton oeil, ton souris, ton pied, m'ouvrent la porte
D'un Infini que j'aime et n'ai jamais connu ?

De Satan ou de Dieu, qu'importe ? Ange ou Sirène,
Qu'importe, si tu rends, - fée aux yeux de velours,
Rythme, parfum, lueur, ô mon unique reine ! -
L'univers moins hideux et les instants moins lourds ?

"Hymne à la beauté", recogido en "Les Fleurs du mal", de Charles Baudelaire (1867).


HIMNO A LA BELLEZA

¿Vienes del cielo profundo o sales del abismo?
¡Oh, belleza! Tu mirada, infernal y divina,
Confunde beneficio y crimen,
Y por eso se te puede comparar con el vino.

Tienes en tu ojo el escenario y el amanecer;
Te unges como en una noche de tormenta;
Tus besos son una poción y tu boca un ánfora...
que hacen al héroe cobarde y al niño valiente.

Estás pisando gente muerta, Belleza, de la que te burlas;
De sus joyas, el horror no es la menos encantadora,
Y el asesinato, entre sus encantos más queridos,
En tu orgulloso vientre baila el amor.

La efímera deslumbrante vuela hacia ti, vela,
Crepita, arde y dice: ¡Bendita sea esta antorcha!
El amante se inclina sobre su hermosa
Parece un hombre moribundo acariciando su tumba.

No importa si eres del cielo o del infierno,
¡Oh, Belleza! ¡Gran monstruo, aterrador e ingenuo!
Si tu ojo, tu ratón, tu pie, me abren la puerta...
¿De un infinito que amo y nunca he conocido?

De Satanás o de Dios, ¿a quién le importa? Ángel o Sirena,
De todos modos, si regresas, - hada de ojos aterciopelados,
Ritmo, fragancia, brillo, ¡Oh mi única reina! -
¿El universo menos horrible y los momentos menos pesados?

(Traducción realizada con la versión gratuita del traductor www.DeepL.com/Translator)


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